Pour moi, la 10e est la symphonie la plus affirmative de la vie de Mahler. Après la résignation de la 9e dans l'oubli, dans la 10e, Mahler est sorti des abysses, a traversé l'enfer et a finalement trouvé l'amour qui a triomphé de la mort.
À mon humble avis, les chefs d'orchestre qui n'ont enregistré que l'Adagio avaient tendance à trop forcer pour surjouer la musique afin d'en faire une symphonie complète, donc je ne reviens que rarement à de tels enregistrements.
Je ne suis pas trop préoccupé par la différence entre les versions d'exécution, l'instrumentation, la composition supplémentaire, un ou deux coups, etc. Mais en fin de compte, je suppose que j'appartiens au camp Cooke. J'aime la nature squelettique de celui-ci, sans parler d'une grande variété d'enregistrements à apprécier.
J'ai l'impression que Wheeler IV et Mazzetti II sont tous les deux à peu près orientés squelette comme Cooke (est-ce le cas ?), mais ils semblent être plus riches en événements (et colorés) et, cela pourrait n'être que moi, ils sonnent plus intrusifs, en particulier dans le Scherzo II et le Finale. D'un autre côté, j'aime l'orchestration riche et colorée de Barshai, que je trouve une expérience d'écoute plus cohérente que Wheeler IV et Mazzetti II. Le Samale/Mazzuca est intéressant. Je pense que l'"application" à divers endroits fonctionne assez bien du point de vue de l'auditeur. Le choix de l'instrumentation, en particulier dans le Scherzo II et le Finale, me semble également moins intrusif que Wheeler IV et Mazzetti II. Jusqu'à présent, je n'ai aucune motivation pour entendre la version Carpenter ou Gamzou. Tout ce que j'ai lu à leur sujet semble négatif.
[Cooke I] Goldschmidt/LSO 1964 Live (Testament) - Plein d'énergie brute. Aussi un objet de collection avec la conférence de Cooke !
[Cooke I] Ormandy/Philadelphia 1965 (CBS) - Granuleux ! Pas de minou autorisé. Ce n'est pas l'Ormandy beurré que je connais, mais c'est une bonne surprise.
[Cooke II] Sanderling/BerlinSO 1979 (Berlin Classics) - Profondément sincère et légèrement plus rapide que la plupart.
[Cooke II] Rattle/Bournemouth 1980 (EMI) - Intense, maniaque, magnifique, mais aussi parfois complètement à côté de la plaque. Délibéré, comme on peut s'y attendre de Rattle.
[Cooke II] Chailly/RSOBerlin 1986 (Decca) - Propre, rationnel et beau. L'Adagio d'ouverture peut être un peu détendu, mais le reste n'est pas une affaire domptée.
[Cooke III] Wigglesworth/BBCNOW 1993 Live (BBC Magazine) - Fluide, agile, fracassant, rythme très bien jugé et large plage dynamique. Le Finale est l'un des plus tendres et des plus touchants.
[Cooke III] Rattle/Berlin 1999 Live (EMI) - Un Adagio plus doux et plus d'urgence dans les mouvements intérieurs par rapport à Bournemouth 80, ce qui donne un meilleur équilibre entre les mouvements. Bien que toujours délibéré. La tendresse de la flûte solo et des cordes qui suivent dans le Finale est magnifique.
[Cooke III] Gielen/Baden-Baden 2005 (Hänssler) - Méticuleusement équilibré, très expressif. C'est l'un des plus vifs et des plus gais.
Gielen a également réalisé un enregistrement Adagio uniquement en 1989. C'est plus insistant (et plus rapide). Inutile d'en dire plus.
[Cooke III] Harding/Vienna 2007 (DG) - Super tendre, super lisse et super beau en une longue respiration. Il y a aussi une sorte de légèreté.
[Cooke III] Wigglesworth/Melbourne 2008 Live (MSO Live) - Un son plus riche et plus lourd que BBCNOW 93 Live, sinon un compte rendu similaire et excellent. Il y a une légèreté presque insupportable (d'être !

) dans les passages les plus calmes des deux comptes rendus, mais elle est légèrement moins prononcée à Melbourne 08.
[Cooke III] Inbal/Concertgebouw 2011 Live (RCO Live) - Chaleureux, doux et glorieux ; et comme Chailly, après un Adagio relativement détendu, les choses deviennent plus à indice d'octane élevé.
[Cooke III] Dausgaard/Seattle 2015 Live (Seattle Symphony Media) - Turbulent et très vivant et dynamique. "Surpris par la joie" au milieu du chagrin.
[Cooke III] Nézet-Séguin/Rotterdam 2016 Live (DG) - Le minou sexy de la bande. Un autre Finale très tendre et touchant.
[Wheeler IV] Olson/Polish National RSO 2000 (Naxos) - Pas mal du tout, juste un peu décevant.
[Mazzetti II] López-Cobos/Cincinnati 2000 (Telarc) - Tendresse nostalgique, parfois idiosyncrasique, en particulier dans le Purgatorio.
[Barshai] Barshai/Junge Deutsche Philharmonie 2001 (Brilliant) - Brillant et magnifique. Le jeu est superbe.
[Barshai] Ashkenazy/Sydney 2011 Live (Sydney Symphony Live) - Même si j'aime les Sibelius et Rachmaninov d'Ashkenazy, son Mahler ne me convient pas, et son Mahler 10 est malheureusement également éclipsé par la propre interprétation magnifique de Barshai.
[Samale & Mazzuca] Sieghart/Arnhem 2007 (Exton) - C'est le cheval noir ! Quand il est expansif, il avance avec détermination. Quand il est obligé de devenir fou, il m'épate.
Je n'ai pas d'enregistrement préféré ; mais je suppose qu'on ne peut pas se tromper avec Gielen, Wigglesworth ou Dausgaard. Rattle, Barshai et Sieghart devraient également être entendus. Personnellement, j'ai un faible pour Harding, mais je suppose que ce n'est pas la tasse de thé de tout le monde. :lol: